dimanche 23 juin 2019

Ganvié, la Venise africaine !!


















Je suis parti de Loukosa il y a maintenant quelques jours, le mardi 18 juin pour être précis. J'avais pour impératif d'arriver le vendredi 21 à  Cotonou où Goodness (amie venue me rendre visite depuis le Nigéria) me retrouve pour passer quelques jours avec moi.

Oiseau aux couleurs magnifiques, très difficile à capter tant il m'a échappé à maintes reprises !!



















Quand il n'y a pas de pont (ou plus de pont)...

















Il y a pirogue !!

Lors de mes quatre jours pour rejoindre Cotonou, j'ai fait une petite boucle dans le centre du pays afin de faire un peu de vélo avant de partir vers le Gabon en bateau. Mon genou va mieux maintenant, je ressens toujours quelques douleurs mais ça reste tout de même très supportable. Un premier jour difficile puis retour rapide du plaisir à me balader un peu partout avec mon vélo, ça m'a beaucoup manqué ces dernières semaines.


















Embarcadère de Ganvié, il se trouve dans la ville de Calavi, environ à 15km de Cotonou. Etienne (guide qui se trouve être un ami d'un membre de l'hôtel où nous sommes à Cotonou) nous retrouve pour commencer la visite de Ganvié, qui ne peut se faire qu'en bateau.




















Je remonte quelques jours en arrière, à savoir mon arrivée à Cotonou  (vendredi). Je passe au port de Cotonou pour valider mon transport pour le Gabon. Lors de mon premier passage à Cotonou, ils m'ont demandé de faire mon visa pour le Gabon avant de prendre mon "billet" pour rallier le pays. Une fois le visa obtenu (visa valable du 5 juillet au 5 août), le gérant des cargos allant au Gabon m'annonce que le bateau est en panne et que plus aucun transport n'est possible vers le Gabon...




















Je me retrouve avec un visa gabonais valable pour seulement un mois, en ayant pris en compte le transport en bateau. Ce qui m'empêche de réorganiser mon voyage, notamment prendre un avion pour le Cameroun. Aujourd'hui, je suis toujours en réflexion, ou je retourne au Togo afin d'y trouver un bateau (si j'ai la CERTITUDE qu'il existe), ou je réserve un avion pour le Gabon, qui se trouve être plus cher que celui qui va au Cameroun.




















Merci à eux !! Surtout ne pas leur faire confiance !!




















Goodness à gauche, Victoire à droite (Béninoise nous accompagnant sur le bateau).




Ganvié est une ville flottante comme...

Venise, d'où le nom de "Venise africaine" ou encore...


















le lac Inle (Birmanie) où je suis allé  (accompagné de ma mère) lors de mon précédent voyage.





















Plus de 45 000 habitants vivent à Ganvié, une partie de la population dispose de pirogues pour pouvoir se déplacer  (seul moyen), l'autre partie doit prendre le bateau taxi.
Tous doivent se rendre à Calavi pour se ravitailler ou encore vendre leurs provisions au marché, l'activité principale al étant la pêche.





















De gauche à droite, Goodness, Etienne, Victoire et moi.





















Le tour que nous a proposé Etienne dure environ 1h30. D'autres circuits plus longs sont possibles mais ils incluent principalement des boutiques à voir, donc rien de vraiment essentiel (à mes yeux)...
Finalement nous aurons passé plus de 3h à naviguer et discuter !!


Pas d'électricité dans la ville de Ganvié, hormis pour les maisons munies  de panneaux solaires (minoritaires).




















Les pêcheurs du lac Nokoué ont une façon très spécifique d'attraper le poisson. Les branchages que l'on voit sur les photos sont installés pendant une durée de 3 à 6 mois. Ils permettent de piéger les poissons comme dans des filets et ainsi les récupérer environ 2 ans après installation. Ceci permettant une pêche massive...





































Malheureusement d'année en année, le lac fournit de moins en moins de poissons. Principalement parce que ces branchages ne sont pas enlevés une fois la pêche terminée et donc s'accumulent dans le lac mettant ainsi en péril son écosystème.




samedi 15 juin 2019

Électron libre
















Peu d'articles ces derniers temps, alors que j ai traversé deux pays en express (Togo et Bénin). Je suis reparti de Lomé le samedi 8 juin en direction de Lokossa (Bénin), où je retrouve Jean, béninois qui suis mon voyage depuis mon départ il y a quelques mois.
Mon genou me faisant encore un peu mal à ce moment, je décide de "sacrifier" le Togo en ecourtant la distance qui me sépare de Lokossa, seulement 160 km.



















J'arrive vite au sujet majeur de cet article, photo oblige !!
J'ai voulu appeler mon article "Et l'homme créa dieu..." agacé par l'attitude des gens vis à vis de moi et mes non croyances en dieu. Jean ayant fait preuve de beaucoup de respect quant au fait que je ne suis pas croyant, je vais faire preuve de modération.




















J'ai pris quatre exemples de conversations que j'ai eu ces dernières semaines. La première était à Sassandra (Côte d'Ivoire). Je m'installe à une table d'un restaurant de rue. Un homme vient à ma table et commence à me parler de religion, le meilleur moyen étant de demander quelle est ma religion. Je pourrais répondre que je suis chrétien pour avoir la paix mais je préfère être honnête et dire que je suis athée...Je deviens alors vite l'ennemi public numéro 1...
Il commence:

- Comment être athée puisque dieu existe ?
- Comment être croyant puisque dieu n'existe pas ? Les conversations autour de la religion me font penser à des conversations autour de la politique. Deux personnes ayant des idées arrêtés essayant de convaincre l'autre qu'une politique est meilleure qu'une autre. Energie perdu pour arriver au point de départ.

Il continue à me parler de religion comme s'il pouvait me convaincre. Je lui parle d'un musulman rencontré en Turquir qui m'a dit que j'étais une moins bonne personne que lui parce que je n'étais pas croyant. Il me répond:

- S'il a fait ça, ce n'est pas un bon croyant.
- Alors répond à cette question. Nous sommes deux individus identiques, aussi bon l'un que l'autre on va dire. Je suis non croyant et toi tu est croyant, lequel de nous est une meilleure personne ?
- Moi 
- Raté...Je te considère comme mon égal puisque que je nous ai décris comme deux personnes identiques. Ca s'appelle le respect de ne pas considérer l'autre comme inférieur et ça n'a rien à voir avec la religion.

Je l'ai laissé sur ces paroles ne voulant pas perdre mon temps.




Depuis mon arrivée à Lokossa, Jean m'a fait voir sa ville puis nous sommes allés à Cotonou pour régler la suite de mon voyage. A savoir, récupérer mes nouveaux pneus que mon ami Mathieu (voir jour de l'an au Maroc) m'a gentiment envoyé depuis la France, ensuite faire mon visa pour le Gabon et finalement trouver un bateau qui m'amènera au Gabon afin d'éviter le Nigeria  (considéré trop dangereux), je ne pourrai malheureusement pas faire le Cameroun, pas de bateaux à cause des pirates dans cette zone (c'est l'Afrique !!). Une fois cette partie terminée, nous allons à Ouidah, ville historique connu aussi pour la traite des esclaves...



















Visite du temple des pythons avant de faire une marche vers la côte, direction la porte du non retour...

conversation numéro 2, je suis dans un cyber café de Lomé  tenu par deux nigérianes  (donc anglophones). Pendant que j'ecris mon article précédent sur les cascades de Wli, elles commencent à me questionner. Autant vous dire que rédiger mon article en français et parler religion en anglais en même temps a été légèrement dur pour moi !!

Nous avons parlé une bonne heure d'autre chose que de religion mais finalement...

Il faut savoir que la vie est dictée par la religion en Afrique de l'ouest. Dieu décide....l'homme je sais pas bref...
J'ai abordé ma conversation de Sassandra avec elles pour finalement entendre "Ce n'est pas un bon croyant !!"

Nous avons parlé de laïcité, concept improbable pour elles.
Dire qu'il est interdit de montrer des signes religieux à l'école, que la religion n'est pas affichée sur tout les toits comme en Afrique, c'est inconcevable.

Je leur demande si parce que je suis non croyant, je finirai en enfer, elles m'ont répondu que oui parce que je ne crois pas en dieu. Je réponds:

- Donc si je suis votre logique, je serai à la même place que tout les violeurs, les criminels etc... parce que je suis non croyant, où pire comme ils sont croyants ils auront une meilleure place que moi ?
- Oui vous serez au même endroit.
- Pas très grave pour moi puisque je ne crois ni au paradis, ni à l'enfer !! Mais puisque qu'on parle de ça, vous pouvez pas nous laisser une place là-haut où on peut rester entre athées? entre enfer et paradis !!
- Dieu décide.






















Conversation numéro 3. Je suis à Lokossa. Je m'arrête pour trouver un endroit pour manger. Un homme m'interpelle en me confondant avec une autre personne. Je lui demande s'il a à manger dans son "café", il me repond que oui.

Je m'installe à une table, la seule !! Nous sommes quatres, le hasard fait bien les choses (ou dieu peut être, je sais plus !!). Parmis nous, un chrétien, un musulman, un Vaudou et un athée. Me voilà bien entouré !! Il faut savoir le Vaudou est originaire de cette région d'Afrique de l'ouest.

Nous abordons les mêmes choses que lors des conversations précédentes donc j'évite de me répéter pour parler de choses nouvelles.

- Vos religions ont des codes, on vous dicte la voie à suivre dans la bible, le koran etc... Si on considère que je respecte mes propres codes, pas besoin d'être croyant pour savoir que tuer est mal. J'ai mes propres codes, ma perception de ce qui est bon ou mauvais, de ce que je peux ou ne peux pas faire. En quoi ai-je besoin de croire en dieu si je suis ses propres codes malgré tout ?
- Ca fait de toi un croyant, à ta manière.
- Si vous voulez, laissez moi vivre ma vie librement. Dieu n'est pas pour moi, pourquoi vouloir me convaincre qu'il existe. Je suis une sorte d'électron libre, physiquement et spirituellement, c'est ainsi. Pour vous dieu m'a mit à ma place, décide pour moi, trace mon destin. Pour moi, je suis maître de mon destin, j'avance comme je l'entends, espérant vivre la vie dont j'ai toujours rêvé.
- T'es une sorte de philosophe. Me répond le Vaudou
- Si tu veux.






































Quatrième et dernière conversation. La plus courte.
Jean est instituteur en maternelle. Il m'a contacté il y a plusieurs mois intrigué par mon voyage. Lorsque j'ai appris qu'il était béninois, je lui ai promis que je viendrai lui rendre visite alors je suis là.
Quand je suis arrivé, il me reçoit chez lui et me dit:

- Je suis content que tu sois là, tu te rend compte comme Dieu est fort, il t'a fait venir ici, depuis la France et maintenant t'es là avec moi!!
- Désolé Jean mais je ne crois pas en dieu.

Il n'a pas insisté et nous avons continué à discuter sans reparler de religion.

Plus tard, je suis revenu sur cette introduction.

- Je tenais à te remercier pour une chose Jean.
- Ah bon ?
- Oui quand nous nous sommes rencontré et que je t'ai dis que je ne croyais pas en dieu, tu n'as pas insisté. Tu as respecté et accepté sans même me convaincre de quoi que ce soit. Crois moi, en Afrique c'est très rare quand il s'agit de religion.





















Finalement, c'est bien ça qui compte. Respect et tolérance ne fonctionne pas à sens unique. Je respecte et tolère les religions de chacun du moment où ma non croyance est respectée.

Encore une fois, tolérance et respect n'ont rien à voir avec la religion mais c'est des valeurs qui ont fait parties de mon éducation, pourtant non religieuse.



Merci encore à Jean pour cette semaine en ta compagnie. 
C'est lui qui symbolise le mieux ce respect d'autrui dans cette article. Bien que mis à part la première conversation, tout le monde a été bien avec moi. 

Je m'apprête à reprendre la route vers Cotonou en faisant une boucle vers le nord. Ensuite, je visiterai Ganvié une fois là bas, fin de semaine prochaine.

J'ai parlé du code moral du karateka qui est calqué sur le code moral du Samouraï dans la conversation numéro 3. Je me rappelais plus de l'ensemble mais c'est toujours intéressant de voir à quel point respecter ces codes dans la vie courante ne peut qu'être bénéfique.