dimanche 22 mars 2020

Contre vents et marées!!

Retour sur le blog après quelques semaines d'absence.
Je reprends où je m'étais arrêté, à savoir Vilanculos (Mozambique). Jour du départ, dimanche 23 février.
Je démarre doucement vers le nord, direction le Malawi. J'ai une assez longue distance à parcourir  (1100 km) sans véritable arrêt. Comme dit précédemment, j'ai seulement 1 mois de visa au Mozambique. N'ayant pas réalisé que j'étais au mois de février je perds quelques jours puisque le douanier m'a donné un visa du 9 février au 9 mars. Je ne m'inquiète pas vraiment, en cas de dépassement, j'évoquerai ces deux jours perdu...Étant dans une année bissextile (première fois que j'y trouve un intérêt!!), je gagne un jour.



Premier jour sur la route, 20 km tranquille sous le soleil, je me réjoui de reprendre le vélo...
Puis premier rayon cassé, je répare assez vite puis reprends la route...
5 km plus tard...première crevaison. Il faut savoir que je dois retirer toutes mes sacoches puis les remonter lorsque j'ai fini ma réparation...
2 minutes plus tard, l'orage tombe sur moi de manière assez violente. Je répare vite puis me réfugie sous le premier toit que je trouve en attendant que la pluie s'arrête.
10 km plus tard, la route est totalement inondée, le trafic est interrompu mais j'arrive à me passer au milieu de ce chaos. Je sens un craquement sur le vélo, une pédale semble me lâcher. Pas le choix que de continuer. Simple alerte, je peux continuer...
1 heure plus tard...nouvelle crevaison...Je répare (au soleil cette fois!!) puis abandonne d'idée de continuer pour aujourd'hui et trouve un endroit pour camper. Je suis surpris de voir que j'ai fais 85 km malgré tout!!

Cette nuit là, j'ai eu la visite de quelques dizaines de lucioles. Ça restera mon moment le plus agréable au Mozambique que de voir ces lucioles se confondre avec les étoiles pendant une bonne partie de la nuit. J'en vois très rarement, seulement à deux reprises depuis que je suis en Afrique. C'est cette rareté qui rend le moment un peu plus magique.

Jour suivant, je me réveille malade (maux de tête, toux sèche...non ce n'est pas le coronavirus on se calme!!), avec le dos bloqué. Mon matelas se dégonfle complètement après seulement 2-3h, je dois donc regonfler plusieurs fois par nuit. Il me faut environ une heure à chaque fois pour me rendormir, ça donne une idée des nuits que je passe...
Bref, je dois continuer. Mais très lentement. Journée sans problème mais difficile d'apprécier en étant malade.

Jour suivant, toujours malade, toujours le dos fracassé...
Mais ça suffit pas, un torticolis vient se rajouter à ça. L'inconfort lié à mon matelas vieillissant est en train de me détruire à petit feu...
Je suis obligé de réduire mes journées. L'avantage, c'est que rouler avec un torticolis (étant obligé de regarder à droite, à gauche toutes les 10 secondes, c'est l'Afrique), c'est que je ressens plus aucunes douleurs dans le reste du corps.
J'essaye de m'arrêter dans des motels mais hormis les lieux touristiques, il y en à très peu dans le reste du pays, seulement tout les 200-300km.
Je m'y arrête quand je peux  (histoire d'avoir un matelas). Malheureusement, impossible de dormir convenablement, musique à fond h24. On continue...
Mon mal au dos reste le même, mon torticolis durera plus d'un semaine. J'ai réduis mes journées à 4h de vélo maximum  (limite de ma tolérance à la douleur).
Autant vous dire que j'ai pas de souvenirs positifs, éclipsés par la douleur.


J'arrive à la frontière après un peu plus d'une dizaine de jours. Je demande au douanier de me faire mon visa, il me répond que le poste de frontières n'est pas équipé du matériel pour me le fournir. Il m'informe du prix et me dit que je ne peux payer qu'en dollars. Je lui réponds que je suis pas américain et que je suis en Afrique depuis un an et demi donc pas de dollars mais des meticals mozambicain, j'arrive finalement à trouver des dollars non loin du poste. Il me donne l'adresse du service d'immigration de la ville suivante où je vais au cours de la journée...Même réponse, pas d'équipement pour les visas. Tant pis, je resterai clandestin encore quelques jours. Je ferai mon visa à Blantyre.

En banlieue de Blantyre, je retrouve Lucy (ci-dessus) qui suit mon voyage depuis mon départ de France. Je lui avais promis de lui rendre visite lors de mon arrivée au Malawi. Elle et sa petite famille me reçoivent depuis maintenant un peu moins de deux semaines.



Arrivant un dimanche,je me repose et attends le lendemain pour enfin aller à l'Immigration afin d'obtenir mon visa. Lucy vit à 20 km au sud de la ville dans un petit village qui s'appelle Mwangata. Nous prenons le bus pour rejoindre le centre ville tard dans la matinée. Je me rends au service d'Immigration où l'on me demande de revenir après le déjeuner...Il est midi, le service ferme à midi évidemment. 
Nous revenons à l'heure indiquée, à savoir 13h30, et là commence le processus. Je passe d'un bureau à l'autre pendant 2h puis finis par avoir mon visa...A ma grande surprise 3 mois et pas seulement 1 mois!!


Trois mois plus les quelques jours passés en clandestin!!!



Dans à peu près tout les pays que j'ai traversé en Afrique, les zones rurales n'ont pas accès à l'eau autrement que par les puits. Il suffit de repérer les gens portant des bidons d'eau pour savoir où trouver de l'eau...

Et ça se présente très souvent comme la photo ci-dessus.


















Lucy prépare du Nsima (pâte préparée à base de farine de maïs), plat traditionnel malawien. Il est accompagné de sauces en tout genre.


Je me repose encore quelques jours avant de reprendre la route vers le nord.  Pour les prochaines semaines, je vous publierai un peu plus d'articles, ça vous occupera pendant le confinement!! A noter que je n'ai délibérément pas parlé de coronavirus. Comme vous en bouffez matin, midi et soir. Je vous épargne ça.

Encore merci à Lucy et toute sa famille pour leur accueil exceptionnel!! J'ai demandé à Lucy de réunir tout le monde mais après une semaine à attendre cette photo pour publier l'article, je me contente d'une photo d'elle avec sa mère Tiyanjane.

Ma mère devait me rejoindre la semaine prochaine mais elle a dut annuler son voyage à cause du coronavirus. Je vais donc poursuivre mon périple seul en prenant le temps de profiter du pays.


2 commentaires:

  1. Un peu d'humour dans ce monde de fou

    "Le journal du confinement

    JOUR 1

    Mercredi 18 mars. Premier jour à quatre à la maison. Journée ensoleillée, les enfants ont pu profiter du jardin. Pas encore de nouvelles de la maîtresse, j'imagine qu'il faut le temps de s'organiser. Ce midi, apéritif en famille, jeux l'après-midi ; Mathilde avait fait un gâteau au chocolat pour le goûter. Petit air de vacances !

    JOUR 2

    Jeudi 19 mars. Première tonte de l'année ! J'adore l'odeur de l'herbe coupée. Les arbres sont en bourgeons, les tulipes sortent de terre, les premiers jours de printemps sont toujours agréables ! Foot avec les enfants qui ont fini par se disputer, comme toujours. La vie s'organise tranquillement.
    JOUR 3

    Vendredi 20 mars. Les premiers devoirs sont tombés pour Mathis : révisions sur les divisions. Surtout rester calme...
    Léa fait des dessins pour papa et maman. Trop mignon.

    JOUR 5

    Dimanche 22 mars. Le jardin est au carré, on dirait Versailles ! Comme quoi il y a toujours du bon à prendre ! Mathilde a les mains dans la farine la moitié du temps : gare aux kilos en trop !
    Léa a épuisé la moitié du stock de pages blanches, c'est moche pour la planète.
    Côté divisions, on rame...

    JOUR 7

    Mercredi 25 mars. Si Mathis me demande encore une fois ce qu'est un dividende, je lui fais manger son cahier !
    Léa a enfoncé toutes les pointes de feutres et chouine à longueur de journée.
    Mathilde s'est lancée dans la confection d'un gâteau roumain à la purée de marrons et aux pruneaux. Est-ce vraiment une bonne idée ? Le temps commence à sembler long.

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  2. Suite du journal

    JOUR 10

    Samedi 28 mars. Je crois que mon fils est con, j'ai abandonné la division. On a une semaine de retard sur le travail envoyé par la maîtresse. J'ai vomi le gâteau aux marrons.
    JOUR 11

    Dimanche 29 mars. La caisse à outil est nickel, j'ai rangé mes clefs plates par ordre de grandeur, les marteaux par ordre croissant de poids. J'ai trié tout ce qui pouvait se trier dans la maison : clous, vis, boutons, punaises (par couleurs), slips.. Je commence à voir flou.

    JOUR 14

    Mercredi 1er avril. On continue sur le passé simple. La décence m'oblige à me taire...

    JOUR 15
    Je rédige une lettre à l'attention du pape pour faire canoniser la maîtresse de mon fils. J'ai envie d'écouter Céline Dion en passant l'aspirateur dans le garage. Je crois que ça va pas le faire.

    JOUR 16

    Vendredi 3 avril. « Les enfants prenâmes le goûter sur la terrasse ». Bon c'est fois-ci c'est clair, Mathis n'aura pas non plus le prix Nobel de littérature... J'ai envie d'épouser sa maîtresse...je crois que je commence à délirer...
    Léa regarde la télé H 24.
    Mathilde a commencé une pièce montée à cinq étages. Je le sens pas trop. J'ai déjà pris cinq kilos...

    JOUR 17

    Samedi 4 avril. Je crois que j'ai chopé un Gilles de la Tourette avec ce putain de passé simple de merde ! La pièce montée s'est cassé la gueule. J'ai des hallucinations, les dessins de ma fille me parlent !

    JOUR 18

    Dimanche 5 avril. Pour la première fois de ma vie, j'ai prié Dieu...

    JOUR 19

    J'ai bouffé la page du livre de conjugaison. Problème réglé...

    JOUR 20

    Passé la journée à chercher le chien, on l'a perdu !

    JOUR 21

    Merde, c'est vrai, on n'a pas de chien ! J'attaque ma cinquième bière de la journée.
    Léa ressemble à un lapin qui aurait attrapé la myxomatose.

    JOUR 30

    36 mars. Je suis sûr d'avoir vu passer la maîtresse de Mathis dans la pâture derrière chez nous : elle promenait son Bescherelle en laisse. Je vais reprendre un Ricard…

    JOUR 31

    J'ai les dents qui grattent, je transpire des yeux. Je me rends compte que mon slip est à l'envers. Comme je le porte au-dessus mon pyjama, j'ai l'air encore plus con.

    JOUR 32

    An 3020 après ma belle-mère. Plus de farine dans les magasins, Mathilde est prostrée sur une chaise dans la cuisine, elle fait la conversation au four. Mathis essaye de diviser le passé simple. Léa bave devant la télévision. Les stocks de Ricard sont épuisés. Au secours...

    JOUR 40

    37 avril 2028. Oh putain on a remonté le temps ! Il se passe des trucs bizarres... Il y a une dame dans ma cuisine qui pleure en regardant le four, je ne sais pas du tout qui c'est. Et cette petite assise dans le coin qui regarde en ricanant, elle me file je jetons. De toute façon je ne sais plus comment je m'appelle. Je ne sais même plus pourquoi j'écris. C'est la fin...

    JOUR 50

    Il s'est passé quelque chose. Il y a des gens partout, on entend « c'est fini ! », « C'est fini ! », « Plus de confinement ! ». Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je sors pour voir. Je m'y reprends à trois fois avant de savoir enfin passer la baie vitrée. Je respire à pleins poumons. Je tombe dans les pommes. Direction les urgences.

    JOUR 60

    Vendredi 15 mai. Reprise du travail depuis une semaine. Mathilde, Mathis et Léa vont bien. La vie a repris son cours normal, si ce n'est que j'ai du cholestérol, du diabète, des troubles de la personnalité (mon double ne parle qu'au passé simple et cherche à diviser tout ce qu'il peut, c'est un peu pénible...) Mais bon nous en sommes sortis vivants ! Rendez-vous demain chez la psy, 15h30...

    J'espère que tout se passe toujours bien

    Un voyageur confiné en France qui t'a rencontré au début de ton périple à Lisbonne

    Au plaisir de te lire

    Yves

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