lundi 26 août 2019

Les douze travaux...d'Aldo !!


















En Angola depuis le 9 août, j'arrive à Luanda seulement mercredi dernier (le 21 août). Temps nécessaire pour passer la frontière depuis le Congo Brazzaville, arriver à Cabinda même, trouver un moyen de passer avec mon vélo direction Soyo (la mer séparant les deux villes). Trois jours pour trouver un vol qui dure 10 minutes ainsi que quatres jours à attendre mon vélo qui arrive en bateau...
Cette semaine me semble une éternité mais enfin je me pense débarrassé des problèmes "logistiques". C'est mal connaître l'Angola...























Je suis reçu chez Marcus ce fameux mercredi. Toujours couchsurfing et toujours bien reçu !! Je me retrouve dans le même environnement que lors de mon séjour à Pointe-Noire. Je fais la connaissance de bon nombre d'expats venant de tout types d'horizons. Marcus lui est brésilien et travaille à Luanda depuis quelques années, le reste du groupe est composé d'espagnols, belges, portugais etc...
Un beau mélange !! Le portugais prédomine mais tout le monde fait en sorte de parler anglais en ma présence.































Nous arrivons à la thématique du jour...
J'ai failli écrire un article "Aldo au Congo", alors ce sera pas Tintin mais Astérix comme référence.

À Luanda, mon but est de prolonger mon visa afin d'avoir un peu de temps pour traverser le pays. Après 4 petites journées de vélo, jeudi je suis pris d'une flemingite aiguë alors je me relaxe et écris mon article précédent.

Vendredi les problèmes commencent...
Après tout, pour ceux qui suivent le blog, mon nom signifie "problème" dans un patois congolais.




J'explique un peu parce que les photos ne correspondent en rien à ce que je raconte. Les photos suivantes sont celles de dimanche dernier (le 25 août). Nous sommes allés dans le sud de Luanda pour passer la journée à la plage. Marcus étant surfeur, il profite souvent de ses week-ends pour venir surfer sur ce spot.
En chemin, nous profitons pour aller voir "Miradoura da Lua" (ci-dessus). Fin de la parenthèse, je reviens au vendredi...



La maison de Marcus se trouve à 15-20 km du centre ville. Je prends la route vers 9h30 environ en direction du ministère des affaires étrangères (MIREX), mon GPS indique deux différents bâtiments. Je me dirige vers le plus proche, demande des renseignements mais personne ne parle anglais, juste portugais...

J'imagine un entretien d'embauche dans un de leurs services:

- Vous savez que nous sommes au ministre des affaires étrangères? Vous parlez anglais ?
- Non....
- Parfait, la place est pour vous !!

Évidemment, comme d'habitude, je noircis un peu le tableau. 
Je finis par trouver quelqu'un qui parle anglais et qui me sert de traducteur. On me demande d'attendre un moment pour s'occuper de mon dossier...
Après une bonne heure d'attente, on m'annonce (je le fais en anglais, sinon ca n'a pas de sens): 

- To extend your visa, you have to go to an other MIREX. 
- I saw, there is an MIREX too.
- No, MIREX two is here. The other one is MIREX one !!
- Ok...

Voilà ce qui arrive que on a un accent français à couper au couteau...




















Il est 12h passé, je me dirige vers MIREX 1. Il est environ 12h30 lorsque j'arrive. Je demande au gardien:

- Bonjour, je viens pour prolonger mon visa, c'est bien là?
- Oui, mais vous devez porter un pantalon, pas un short.
- Je sais, je l'ai avec moi, je le mets et je reviens.

Une fois changé, je reviens vers lui et demande où se trouve le service...

- Ça se trouve au bout du couloir à droite mais ça ferme à 12h, revenez lundi.
- Mais vous pouviez pas me dire ça avant que je mette mon pantalon pour rien??
-....




















Lundi matin, je retourne à MIREX, on me dirige dans un service, une demi heure plus tard vers un autre service...
Une demi heure plus tard...
On m'annonce que pour prolonger mon visa, je me trouve au mauvais endroit...
Je dois aller au SME (Services des Migrations et des Étrangers).
Le SME étant ouvert après 12h, j'aurai pu y aller vendredi et ne pas perdre 3 jours de plus, bref...
Mieux vaut pas d'informations que de la désinformation !! Je sais pas si je vais y arriver...




















SME, midi, j'explique ma situation, personne me comprend jusqu'à ce que je trouve quelqu'un qui parle anglais dans la salle d'attente. On m'amène à un guichet pour lancer le processus de renouvellement du visa. Ensuite je dois aller à un autre guichet pour effectuer le paiement...
Puis au guichet pour retirer le dossier...
Ensuite je dois monter mon dossier comme pour une demande de visa...
Je monte le dossier et retourne enfin au guichet pour tout déposer.
La femme me dit de revenir dans une semaine parce que je vais perdre le bénéfice des 10 jours restant...

Forcément, ils ne savent pas ce que je fais mais je prolonge mon visa pour avoir le temps de traverser le pays, pas pour rester à Luanda. Si je reviens dans une semaine, il me restera toujours qu'un mois de visa depuis Luanda pour rejoindre la Namibie. Je demande donc de tout faire maintenant et ils me répondent que je dois attendre une semaine pour obtenir mon passeport avec la prolongation de visa...

J'ai vraiment plus envie d'être là...
Ce pays m'énerve, je vais le traverser et passer à autre chose. Je sais qu'il y a de belles choses (la preuve avec les photos de cet article) mais j'ai vraiment besoin d'être loin des gens, mon ressenti de l'article précédent se confirme. Être seul avec moi même dans ce pays me fera du bien.



À part ces problèmes administratifs et logistiques, tout se passe. Juste ça représente 4-5 jours sur les deux semaines passées en Angola. J'aurai donc perdu plus de 20 jours de visa sur les deux mois au total à cause de leur fonctionnement.

Heureusement, grâce à Marcus et ses amis je profite autrement que d'habitude. Je reprends une forme de routine avec une groupe d'amis.
Dimanche, Marcus et moi faisons le tri dans nos photos et voyant ces trois à la suite, m'offre ce roman photos:


On a eu une bonne crise de rire, au moins ça de pris !!

J'ai un peu l'impression de perdre mon voyage à vélo depuis l'Angola. C'est sans doute ça qui fait que je me sens pas toujours bien parce que c'est sur la route que je me sens vraiment bien et libre !! Pas pour rien que je voyage à vélo.




jeudi 22 août 2019

À l'état sauvage


















Je suis enfin de retour sur la route après une semaine d'attente entre Cabinda et Soyo. J'en profite pour faire mon mea culpa, ayant été un peu dur lors de mon article précédent. Les derniers jours passées à Cabinda ont été très difficiles, je me suis senti oppressé, comme prisonnier de cette exclave. Pris entre les deux Congo, sans autres options que de se plier aux seules conditions de passage vers Soyo, à savoir l'avion pour moi et le bateau pour le vélo. Les gens profitent de cette situation d'impasse pour vous donner des prix totalement disproportionnés. Je réalise qu'après presque un an depuis mon départ, c'est moi qui suis lassé de ce fonctionnement. L'Afrique me rappelle un peu l'Inde dans la façon d'être des gens. Ça peut devenir pesant d'être constamment entouré de 10, 15, 20 personnes vous regardant comme une bête sauvage. Ca n'en fait pas pour autant des mauvaises personnes, juste des personnes trop curieuses à mon goût.




















J'ai donc décidé de prendre encore plus d'espace, de rester loin des gens pour simplement profiter de la nature et plus me sentir oppressé. Les seules rencontres que je fais sont celles des gens à qui j'achète à manger. Pour le reste, je suis seul avec mon vélo parce que c'est là que je suis le mieux en ce moment, sur la route. Je lâche donc la civilisation pour rester un peu plus d'un mois à l'état sauvage. D'ailleurs, ça tombe bien vu que je comprends quasiment rien au portugais...




















Le retour du baobab !! Depuis le Mali, je n'en avais plus vu. J'imagine que la distance qui me sépare de l'équateur doit être sensiblement la même qu'au Sénégal ou au Mali.




















Sur ce coup, il s'agit d'un article spécial "oiseaux" !!
Cette région du nord de Luanda était extraordinaire en ce sens, notamment N'Zeto.




















J'ai lu il y a quelques mois un livre de Mike Horn s'intitulant "Conquérant de l'impossible". Un paragraphe m'a ramené à ce que je ressens parfois quand je me trouve dans le dur:

"J'explore les ruines d'un ancien goulag. Les guichets minuscules dans les portes, les cellules avec des grilles en guise de plafond disant encore toute la souffrance dont cet endroit a été à la fois le témoin et l'instrument. Cela me fait réfléchir. Mes souffrances à moi sont peu de choses, puisque je les ai choisies."

Mes souffrances sont plus psychiques que physiques. Lorsque vous êtes en solitaire, les moments difficiles ne font qu'accentuer cette solitude. Étrange de se sentir aussi seul alors qu'autant de monde vous tourne autour.
Comment expliquer ces rencontres qui creusent encore plus la solitude, je ne sais pas...
C'est sans doute lié à ces deux mondes qui nous séparent...




















Étrange comme notre cerveau fait ce qu'il veut des souvenirs. J'ai pris cette photo raté  (appareil cassé) il y a un peu moins de 3 ans en Inde. Une montagne qui n'a rien de particulier mais qui est juste la quasi copie de cette montagne vue il y a quelques jours...


















Voilà une anecdote qui va vous sembler totalement inutile !!!


Ciel ou mer ?



















Encore une photo raté d'un oiseau que je "chasse" depuis des mois sans résultat. On remarque sa couleur jaune, rien de plus...




















Je reviens à quelque chose que bien plus positif maintenant. Simplement parce que tout va bien mieux !!
J'ai passé 4 jours à rouler entre Soyo et Luanda. Les journées sont passées vitesse grand V tellement c'était agréable et varié. Ma réconciliation express avec l'Angola!!
Cabinda n'est sans doute pas vraiment l'Angola.




















Un peu plus de 400 km plus tard, me voilà à Luanda où je dois prolonger mon visa pour éviter de me taper 2000 km en moins de deux semaines. Chose que je suis totalement incapable de faire !!

Une fois la prolongation obtenue direction les cascades de Calandula. Le parcours que je me suis fait en Angola risque de m'en mettre plein la vue, il me tarde d'en découdre !!