jeudi 22 août 2019

À l'état sauvage


















Je suis enfin de retour sur la route après une semaine d'attente entre Cabinda et Soyo. J'en profite pour faire mon mea culpa, ayant été un peu dur lors de mon article précédent. Les derniers jours passées à Cabinda ont été très difficiles, je me suis senti oppressé, comme prisonnier de cette exclave. Pris entre les deux Congo, sans autres options que de se plier aux seules conditions de passage vers Soyo, à savoir l'avion pour moi et le bateau pour le vélo. Les gens profitent de cette situation d'impasse pour vous donner des prix totalement disproportionnés. Je réalise qu'après presque un an depuis mon départ, c'est moi qui suis lassé de ce fonctionnement. L'Afrique me rappelle un peu l'Inde dans la façon d'être des gens. Ça peut devenir pesant d'être constamment entouré de 10, 15, 20 personnes vous regardant comme une bête sauvage. Ca n'en fait pas pour autant des mauvaises personnes, juste des personnes trop curieuses à mon goût.




















J'ai donc décidé de prendre encore plus d'espace, de rester loin des gens pour simplement profiter de la nature et plus me sentir oppressé. Les seules rencontres que je fais sont celles des gens à qui j'achète à manger. Pour le reste, je suis seul avec mon vélo parce que c'est là que je suis le mieux en ce moment, sur la route. Je lâche donc la civilisation pour rester un peu plus d'un mois à l'état sauvage. D'ailleurs, ça tombe bien vu que je comprends quasiment rien au portugais...




















Le retour du baobab !! Depuis le Mali, je n'en avais plus vu. J'imagine que la distance qui me sépare de l'équateur doit être sensiblement la même qu'au Sénégal ou au Mali.




















Sur ce coup, il s'agit d'un article spécial "oiseaux" !!
Cette région du nord de Luanda était extraordinaire en ce sens, notamment N'Zeto.




















J'ai lu il y a quelques mois un livre de Mike Horn s'intitulant "Conquérant de l'impossible". Un paragraphe m'a ramené à ce que je ressens parfois quand je me trouve dans le dur:

"J'explore les ruines d'un ancien goulag. Les guichets minuscules dans les portes, les cellules avec des grilles en guise de plafond disant encore toute la souffrance dont cet endroit a été à la fois le témoin et l'instrument. Cela me fait réfléchir. Mes souffrances à moi sont peu de choses, puisque je les ai choisies."

Mes souffrances sont plus psychiques que physiques. Lorsque vous êtes en solitaire, les moments difficiles ne font qu'accentuer cette solitude. Étrange de se sentir aussi seul alors qu'autant de monde vous tourne autour.
Comment expliquer ces rencontres qui creusent encore plus la solitude, je ne sais pas...
C'est sans doute lié à ces deux mondes qui nous séparent...




















Étrange comme notre cerveau fait ce qu'il veut des souvenirs. J'ai pris cette photo raté  (appareil cassé) il y a un peu moins de 3 ans en Inde. Une montagne qui n'a rien de particulier mais qui est juste la quasi copie de cette montagne vue il y a quelques jours...


















Voilà une anecdote qui va vous sembler totalement inutile !!!


Ciel ou mer ?



















Encore une photo raté d'un oiseau que je "chasse" depuis des mois sans résultat. On remarque sa couleur jaune, rien de plus...




















Je reviens à quelque chose que bien plus positif maintenant. Simplement parce que tout va bien mieux !!
J'ai passé 4 jours à rouler entre Soyo et Luanda. Les journées sont passées vitesse grand V tellement c'était agréable et varié. Ma réconciliation express avec l'Angola!!
Cabinda n'est sans doute pas vraiment l'Angola.




















Un peu plus de 400 km plus tard, me voilà à Luanda où je dois prolonger mon visa pour éviter de me taper 2000 km en moins de deux semaines. Chose que je suis totalement incapable de faire !!

Une fois la prolongation obtenue direction les cascades de Calandula. Le parcours que je me suis fait en Angola risque de m'en mettre plein la vue, il me tarde d'en découdre !!





1 commentaire:

  1. Ne t'excuse pas Aldo, pour nous c'est aussi ce qui rend ton voyage intéressant ; comment tu te confrontes avec les différences culturelles, avec les "étiquettes" (blanc/noir, friqué/pauvre), et j'ai l'impression qu'il te manque du temps pour obtenir de "vrais" contacts, au-delà des étiquettes...en tout cas c'est rare un homme qui montre son blues tout simplement comme tu fais ! Merci d'être "vrai" ! ( à défaut d'être frais !)

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