dimanche 7 avril 2019

Loup solitaire


















A un pas de Bamako, je suis au Mali depuis quelques jours maintenant. Il me restait environ 300 km pour passer d'une frontière à l'autre (Sénégal - Mali). Je me trouve dans la ville de Kita où je reste me reposer un jour avant de repartir vers Bamako.


















Petite dédicace aux voisins de Sirach, j'avais presque le même village au Sénégal !!



Mes 100 premiers kilomètres se passent parfaitement bien, vent favorable et jambes retrouvées, malgré la chaleur.
Je parcours cette distance en environ 4h. J'arrive donc au Parc national de Niokolow-Koba, où évidemment un gardien m'interdit le passage. Il me propose d'arrêter une voiture dès que possible, ce qui arrive après seulement 20-30 minutes. Le propriétaire du pick up qui m'accompagne m'aide à charger le vélo à l'arrière. Je l'attache avec le seul tendeur que j'ai avec moi et reste derrière pour tenir le vélo. Nous voilà partis pour 150km de plus... Une longue journée tant la route semblait abîmée compte tenu de ma position inconfortable...



Il me reste 110 km pour atteindre la frontière le jour suivant. Je décide de m'arrêter quelques kilomètres avant la frontière afin de passer relativement tôt le lendemain matin.



Pont qui sépare les deux pays, les enfants et leur envie de jouer avec mon appareil photo sont toujours là !!



Abri que l'on trouve un peu partout au bord des routes, normalement prévu pour la vente de fruits et légumes, ils me servent pour me reposer pendant les périodes les plus chauds de la journée. Il est quasiment impossible de rouler entre 13h et 16h, alors les deux options sont d'arrêter pour reprendre la route plus tard ou simplement poser mon campement en début d'après-midi, sachant que je démarre au plus tard entre 7h30 - 8h pour profiter de la "fraîcheur" du matin.


J'ai passé environ 2 heures à contourner cette montagne. Inspirante pour moi, sans doute pas pour tout le monde. Une symétrie tellement parfaite que l'on croirait voir une pyramide précolombienne.

Pause caca annulée...













Merci à mon précieux GPS qui m'a vendu cette route comme pratiquable en voiture....
En tout cas, la randonnée était sympathique !!



















J'ai été très agréablement surpris par le changement d'environnement et de mentalités. Une végétation beaucoup plus dense dans cette zone du Mali, de petites montagnes qui m'ont fait le plus grand bien (sauf à mes jambes), et pour ce qui est des gens, je les trouvent un peu moins oppressant et très respectueux. Non pas que les sénégalais sont désagréables, mais ils laissent un peu moins d'espace. 


Anecdote assez representative.

Je rencontre un barrage militaire, je m'arrête et demande:

- Bonjour, est ce qu'il y a un endroit dans le village où je peux trouver de l'eau à boire, une citerne? Un puit?
- De l'eau de puit ? Mais tu va tomber malade avec ça !!
- J'en bois depuis 3 mois, ça devrait aller pour moi.
- Je te donne de l'eau, ce sera mieux. Pendant que tu remplis tes bouteilles, je vais vérifier ton passeport.

Il me tend ces petits sacs plastiques remplis d'eau et prend mon passeport.

A son retour, il me donne mon passeport que je remets dans ma sacoche. Il me dit:

- Tu vérifie pas ?
- Vérifier quoi ? 
- Qu'il manque rien, j'aurai pu t'enlever une page par exemple !!
- Haha, ça a l'air d'être ton genre !! Je file, bonne journée !!
- Bon voyage !!

 Après 5 jours sans douche, je repère cette rivière pour y prendre un bain avant de me reposer pour le reste de l'après-midi, petite plage idéale...
A peine un pied dans l'eau, je m'enfonce dans de la vase jusqu'au bas des fesses, la douche attendra un peu...


















J'en reviens au titre de l'article.
Retour à la route, seul depuis un peu plus de 2 semaines. Je reprends mes habitudes en solo. Je réalise que c'est souvent là que je me sens le mieux dans le voyage à vélo. Avancer à mon rythme, manger comme je le souhaite, quand je le souhaite, camper où je veux, regarder une série, lire un livre, méditer, profiter de la nature etc... tout ça sans avoir à prendre en considération les facteurs exterieurs. J'aime partager mon voyage avec d'autres personnes mais selon moi, ça restera toujours plus ou moins limité dans le temps. Sans doute parce que c'est ce que je suis dans la vie normale...Un "loup solitaire".



































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